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Moi? Maman? Jamais!
25 janvier 2014

Les liens fraternels

Les liens fraternels

Je t’aime…moi non plus…

       Rien n’est plus ambivalent que les liens qui unissent les enfants d’une même famille. Que cette famille soit « nucléaire » (papa, maman, enfant), recomposée, monoparentale, homoparentale…ces liens seront inévitablement complexes.

Selon Lisbeth Von Benedek, « très jeune, on apprend à la fois à aimer une personne et à la détester ». Belle entrée en matière !!!

En effet, quel bonheur pour un enfant d’être l’unique objet d’amour de SA famille, la seule préoccupation, le seul être cher….jusqu’à l’arrivée de « l’intrus ». Cet être tant attendu, par les parents, grands-parents, tantes, oncles, cousins…et qui dès son apparition vole l’amour de ses parents et l’attention de toute la famille !!

« Puisque c’est comme ça moi aussi je veux être un bébé ! » Ah oui ! Une petite régression est de l’ordre du possible : eh bien laissez le régresser,  il se lassera de cet état de fait. Ne lui dites pas qu’il est un « grand garçon (fille) » il persistera à vous prouver le contraire…

La rivalité est née en même temps que le second enfant : rivalité pour l’amour, rivalité pour obtenir l’attention.

Tous les parents idéalisent les relations (ou futures relations) entre leurs enfants : « C’est super ! Ils pourront jouer ensemble ! Ils partageront plein de choses ! » OUI ! Y compris conflits et disputes !

 

                       

Selon M.Rufo, « L’arrivée d’un petit troisième transforme le cadet en enfant du milieu, à son tour confronté à la rivalité avec un plus petit que lui ; l’aîné consterné, sait qu’il va devoir à nouveau supporter les caprices d’un petit et que ses parents seront moins disponibles pour lui. »

En effet, on ne peut nier que lorsqu’une nouvelle naissance a lieu, notre disponibilité se trouve réduite à être partagée. Ah !le partage ! C’est déjà une notion difficile pour certains adultes, alors pour un jeune enfant…

Pour remédier à cela, l’idéal est d’accorder un temps chaque jour à chacun. Dix petites minutes autour d’un jeu, une conversation en tête à tête dans sa chambre…Mieux vaut dix minutes de qualité plutôt qu’une fausse demi-heure entrecoupée de tétée ou de change de couche.

 

Même si en tant que parents on ne peut éviter ces rivalités, on peut atténuer les sentiments de violences qu’elles peuvent faire naître.

D’après R.Scelles  « les relations entre frères et sœurs dépendent étroitement du rôle que les adultes attribuent, consciemment ou non, à chacun des enfants de la fratrie… ». Eh oui ! Il est indispensable d’admettre que nous jouons un rôle important dans l’évolution des rivalités entre nos enfants.

Tout d’abord rappelons l’évidence même : on n’éduque pas deux enfants de la même manière ! D’une part, « le garçon ou la fille tant désiré(e) est porteur des souvenirs de l’enfant que l’on a été et de l’adulte qu’on est devenu » nous dit M.Rufo. Bah oui ! Qui n’a jamais pensé (ou dit) : « Ouh !je sais ce que c’est moi, d’être le petit dernier /l’aîné… ».

 D’autre part, lorsque naît le deuxième enfant, nous avons, en tant que parent, l’expérience du premier né.  Ajoutons à cela la personnalité propre à

 

chaque enfant et nous obtenons une éducation différente selon chaque individu.

 

 

Toujours selon Lisbeth Von Benedeck « Il est normal pour un parent d’éprouver plus d’affinités avec l’un de ses enfants. Il ne doit pas culpabiliser, mais en prendre conscience et faire en sorte que cela ne paraisse pas ». Attention ! Je vous vois déjà bondir ! On ne parle pas d’amour, mais d’affinités !

 

Ces conflits et rivalités ont tout de même des aspects positifs (bah oui quand même !!). Dolto nommait cette relation « la jalousie fraternelle structurante ». En effet, ces liens fraternels et ce qu’ils engendrent permettent à l’enfant d’apprendre à gérer les émotions violentes qu’ils font émerger.

Selon une étude américaine, les enfants issus de fratries développent plus facilement des capacités à gérer  des conflits à l’âge de six ans : « les jeunes frères et sœurs qui jouent souvent à des jeux de simulation, (« on dirait que t’étais le gentil et moi le méchant ») comprennent mieux les émotions des autres.. » ou encore « le jeu fraternel joue un rôle particulièrement important dans la compréhension du point de vue des autres, notamment de leurs émotions, pensées, intentions et croyances ».

 

Pour conclure, chaque parent doit être conscient des sentiments qu’il éprouve pour chacun de ses enfants et de la place qu’il lui attribue. N’oublions pas que chaque enfant est unique, porte en lui une histoire unique et qu’il doit pouvoir exprimer ses sentiments aussi violents soient-ils. Valoriser chaque enfant, lui accorder une place dans la fratrie, c’est lui donner confiance en lui.

« On ne brille aux yeux des autres que si l’on est soi-même persuadé de pouvoir briller ».M.Rufo.

 

Pour aller plus loin :

« Frères et sœurs, une maladie d’amour », Marcel Rufo

« Frères et sœurs pour la vie. L’empreinte de la fratrie sur nos relations adultes », Lisbeth Von Benek

« Des sœurs et des frères », Sylvie Angel

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